La mise en pratique sur le terrain
La mise en pratique du rétablissement
Plusieurs membres de notre équipe interviennent dans différentes formations.
Nous n'avons pas encore mené de reflexion collective sur les valeurs et une méthode commune des différents enseignements que nous mettons en place.
Les groupes d'auto-support
a) Groupe des entendeurs de voix :
En 2014, un groupe a été initié par et pour les entendeurs de voix .
Ce groupe apporte un renouvellement de la conception de ce que peut être vivre avec des voix, considérant les voix comme une expérience unique avec laquelle il est possible de vivre bien.
b) Groupe de paranoïaques :
En 2015, un nouveau groupe d’auto-support a été créé, permettant à de personnes ayant des vécus paranoïaques de se soutenir, d’échanger et de comprendre les racines de ces expériences.
c) le W.R.A.P :
C'est un groupe permettant à chaque personne de réaliser son « plan de rétablissement », c’est à dire de réfléchir à des actions concrètes et individualisées de prévention, à distance de la crise, en visant le maintien de ce que signifie pour chacun le bien-être, en identifiant sa propre définition de cette notion, ses méthodes journalières, mais aussi ses propres déclencheurs de la crise, ses propres prodromes, et en produisant des directives anticipées communicables sur la manière dont la personne aimerait que sa crise soit gérée.
d) Réunions communautaires et thématiques aux Unités d’hospitalisation VEGA et CENTAURE à l’hôpital Saint Marguerite :
Réalisées par une travailleuse pair/médiatrice, elles visent à proposer un dispositif collectif d’information et d’échanges sur les enjeux de maladie, les traitements, l’hospitalisation (10 thèmes différents) ou des échanges informels sur la vie dans l’hôpital .
Article de référence et liens internet
Groupe entendeurs de voix
- Downs J. (Ed), (2001) Starting and Supporting Voices Groups: A Guide to setting up and running support groups for people who hear voices, see visions or experience tactile or other sensations. Hearing Voices Network, Manchester, England
- Dillon J, Hornstein GA. Hearing voices peer support groups: a powerful alternative for people in distress. Psychosis Psychol Soc Integr Appr. 2013;5:286–295.
- Dillon J, Longden E. Hearing voices groups: creating safe spaces to share taboo experiences. In: Romme M, Escher S, eds. Psychosis as a Personal Crisis:
- An Experience Based Approach. London, UK: Routledge; 2011:129–139.
Groupe paranoïa
http://www.nationalparanoianetwork.org/
L’accès à l’emploi
Les personnes revendiquent souvent, quand elles vivent à la rue et encore plus quand elles ont eu accès à un chez soi, la volonté de travailler.
Elles veulent toutefois travailler en milieu ordinaire et refusent le plus souvent les dispositifs de travail en milieu protégé.
L’équipe MARSS, avec l'équipe de réhabilitation du Pr Lançon et l'association HAS, en se basant sur un modèle développé aux Etats-Unis dans les années 70, a participé à la mise en place d’une équipe d’accompagnement à l’insertion professionnelle pour des personnes vivant avec un trouble psychiatrique sévère.
Cette équipe, appelé Working First 13, propose depuis fin 2014, un accompagnement vers et dans l’emploi sans limite de durée.
Le groupe des Entendeurs de Voix
Présentation
Le phénomène des «voix» est très répandu dans la population générale. Plus de 10 % de la population a déjà entendu des voix.
Cette expérience dépasse donc le cadre de l’expérience des personnes qui vivent avec une schizophrénie (qui représente seulement 1 % de la population).
En 2014, l’équipe MARSS et le groupe d’auto-support « les Nomades Célestes », ont initié un groupe par et pour les entendeurs de voix. Initiés il y a plus de 30 ans en Hollande, il existe aujourd’hui des groupes d'entendeurs de voix dans plus de 70 pays.
Les Nomades Célestes ont organisé le 29 et 30 juin 2014 deux jours de rencontre avec et pour les entendeurs de voix à Marseille, où plus de 100 personnes sont venues de toute la France pour échanger sur leurs expériences.
Les entendeurs de voix constituent aujourd’hui un véritable mouvement international. (pour en savoir plus….. ).
Ce mouvement, à travers les groupes, comme les différents regroupements nationaux et internationaux, apporte un renouvellement de la conception de ce que peut être vivre avec des voix, replaçant les personnes dans la société et considérant les voix comme une expérience unique avec laquelle il est possible de vivre bien.
Les objectifs du groupe
- Partager entre entendeurs de voix son expérience et prendre conscience que l’on n’est pas seul à entendre des voix.
- Transformer l’entente de voix en une expérience porteuse de sens.
- Partager les expériences et les stratégies pour faire face aux voix et mieux les gérer/contrôler, voire les diminuer ou les éliminer.
- Relativiser et dédramatiser l’entente de voix.
- Diminuer l’impact négatif des voix.
- Rencontrer d’autres entendeurs et entendeuses afin de créer un réseau local de soutien et d’entre aide
- Proposer des thèmes de discussion chaque séance selon les désirs des personnes.
La durée est fixée selon les principes suivant : une durée adaptée de 1 à 2 heures maximum en fonction du nombre de présents et de la volonté d’expression des personnes afin que tout le monde s’exprime a satiété sans que cela ne soit pénible non plus.
Le groupe n’est composé que d’entendeurs de voix et les «principes» du groupe sont :
- la confidentialité
- le respect
- la répartition du temps de parole
- la participation libre
Quand ? Suspendu
Où ?
Pour plus de renseignements :
La participation est libre et gratuite toute l’année.
Pour en savoir plus sur les entendeurs de voix :
Vidéo
- en français : Vincent Demassié et Yan Derobert (2013)
- en français : Vincent Demassié (2015)
- en français : Josette Deborde-Delmas (2015)
- en anglais : Eleanor Longden "the voices in my head"
Livres
- en français : "Entendre des voix, guide pratique" de Paul Baker
- en anglais
Emission de radio
- en français
[1] Pour en savoir plus sur ce mouvement vous pouvez consulter le wiki en Français : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hearing_Voices_Movement. Cet automne, en Grèce plus de 500 entendeurs de voix du monde entier se sont réunis (MARSS y était …mettre un liens avec photos de l’équipe MARSS et des info sur le le congrés) . Il existe un réseau français http://www.revfrance.org/ , et un réseau international d’entendeurs de voix http://www.intervoiceonline.org/, )
Le WRAP: Wellness and Recovery Action Planning (Plan d'action pour le rétablissement et le bien être)
Qu’est-ce que c’est ?
Le nom WRAP dérive de l’acronyme Wellness and Recovery Action Planning ; ou en français « Plan d’Action pour le Bien-être et le Rétablissement ».
Le WRAP est un outil destiné à la planification d’actions de rétablissement, par le travail et la réflexion sur sa propre organisation de vie.
Un plan WRAP « se centre sur les forces de l’individu et les développe tout en encourageant la responsabilité personnelle et l’autogestion, ce qui procure à l’intéressé une plus grande maîtrise de sa vie ».
Quels en sont les principes ?
Le WRAP est fondé sur les cinq principes clés du rétablissement recensés par Samantha Copeland (1997) ;
L’espoir : la personne qui connaît des difficultés de santé mentale se rétablit autant que possible, atteint un état de rétablissement stable et entreprend alors de réaliser ses rêves et ses objectifs.
La responsabilité personnelle : il incombe à chacun, avec l’aide des autres, d’agir et de faire ce qu’il faut pour continuer à aller bien.
La formation (éducation) : il s’agit d’apprendre tout ce que l’on peut sur ce que l’on éprouve afin de pouvoir prendre les bonnes décisions concernant tous les aspects de la vie.
Le plaidoyer pour soi-même (self-advocacy) : il s’agit de savoir communiquer avec les autres de façon efficace afin d’obtenir ce dont on a besoin, ce qu’on veut et ce qu’on mérite pour continuer à aller bien et à se rétablir ;
Le soutien : en travaillant sur son propre rétablissement, savoir accepter le soutien d’autrui, savoir aider autrui, aide à se sentir mieux et améliore sa qualité de vie.
Le WRAP est constitué de 8 points et concerne, d’une part, le bien être et, d’autre part, l’anticipation et la gestion de la crise (qui altère le bien être), comme dans le tableau :
Etape 1 | Le bien-être | Explorer ce que signifie le bien-être pour la personne et comment elle est lorsqu’elle se sent en pleine forme. Cela aide à ne pas perdre de vue ce que chacun peut être. |
Etape 2 | La boîte à utile du bien-être | Recenser ce qui peut aider chacun à se maintenir à son plus haut niveau de bien-être. |
Etape 3 | La programme journalier | Noter ce qu’il faut que la personne fasse régulièrement afin de maximiser son bien-être. |
Etape 4 | Les éléments déclencheurs | Lister les événements extérieurs ou circonstances susceptibles de mettre à mal le bien-être. Repérer et faire la liste des déclencheurs personnels et élaborer un plan d’action permettant d’y faire face. |
Etape 5 | Les signes avant-coureurs | Lister les événements extérieurs ou circonstances susceptibles de mettre à mal le bien-être. Repérer et faire la liste des déclencheurs personnels et élaborer un plan d’action permettant d’y faire face |
Etape 6 | Lorsque tout se dégrade | Identifier les ressentis, comportements et signes physiques qui indiquent que les choses s’aggravent. Il se peut que la personne ou quelqu’un d’autre doive agir immédiatement afin d’empêcher que la situation ne s’empire |
Etape 7 | Le paln de crise | Concevoir un plan rédigé lorsqu’on va bien. Il contient des informations destinées aux autres sur le type d’aide que la personne souhaite recevoir si elle se sent moins en mesure d’affronter la vie |
Etape 8 | Le plan d'après-crise | Faire un bilan du fonctionnement du plan de crise et déterminer les mesures que l’on souhaite éventuellement prendre à la suite d’une crise ou lorsque la personne n’a pas pu faire face. Examiner les changements à opérer, ce que l’on peut apprendre et ce qui aidera à optimiser le bien-être personnel |
Qui travail aujourd'hui a mettre en place ce programme, largement remanier par rapport au modèle initial ?
Le groupe Eutopia est un collectif initié par plusieurs personnes (usagers, professionnels, militants), s’engageant dans ce collectif en tant que citoyens, à titre personnel.
Le groupe a pour objectif d’initier une dynamique d’auto-support, visant à promouvoir des valeurs d’entraide mutuelle et d’émancipation en réalisant des objectifs spécifiques, face à des problématiques communes aux personnes membres.
Ces objectifs se définissent autour de trois axes forts :
- L’entraide, le partage et le respect ;
- La réduction des risques liés à certains phénomènes ;
- La mobilité du groupe dans la Cité.
Dans cette optique, des actions seront menées:De façon interne au groupe (travail sur le PAIR, plan de rétablissement, avec le soutien de JUST, puis groupes de parole, d’écriture et de rédaction, arts plastiques, groupes d’entendeurs de voix, en bref, tout ce qui peut favoriser le bien-être des personnes concernées) ;
Externes (plaidoyer, guide de bonnes pratiques sociales et sanitaires, directives anticipées, représentations aux différentes instances politiques, etc.).
Comment ça fonctionne?
L’animation de ces activités dépendra des compétences des personnes membres à utiliser les ressources immédiatement disponibles, en utilisant l’auto-organisation et l’auto-formation comme moteurs.
C’est une dynamique sociale et citoyenne, faite d’empirisme assumé, détachée d’une réalité imposée par des institutions de plus en plus excluantes.
À partir d’un réseau de soutien actif, chaque personne du groupe pourra construire, se construire et se re-construire, à l’envi dans ce qui sera un nouvel espace des possibles.
Prochaines sessions
Où ? Au Theâtre de l'oeuvre, 9 rue Dragon, 13001 Marseille
Quand ? Tout les vendredi de 15H à 17H.
La participation est libre et gratuite
Pour en savoir plus
1. Copeland Center for Wellness and Recovery:
Hyperlink: http://www.copelandcenter.com
2. Effect of Wellness Recovery Action Plan (WRAP) participation on psychiatric symptoms, sense of hope, and recovery. Fukui, Sadaaki; Starnino, Vincent R.; Susana, Mariscal; Davidson, Lori J.; Cook, Karen; Rapp, Charles A.; Gowdy, Elizabeth A. Psychiatric Rehabilitation Journal, Vol. 34(3), 2011, 214 - 222.
Hyperlink: http://dx.doi.org/10.2975/34.3.2011.214.222