Un Chez soi d’Abord, programme de recherche évaluative 2011-2018

 

Présentation

 

Le programme Un Chez soi d’Abord puise son origine dans un mouvement social débuté en 2005 autour du sans-abrisme (les tentes des enfants de Don quichottes).

 

En 2007 des acteurs de terrain ouvrent un squat « thérapeutique » à Marseille.

 

Ils sont sollicités par la ministre de la santé de l’époque pour faire un rapport sur la santé des personnes sans chez soi.

 

Ce rapport, remis en 2010, suggère au ministère de mettre en place un programme national « Un Chez soi d’Abord » sur un modèle expérimental similaire a un programme ayant lieu au Canada depuis peu.

 

Ce modèle expérimental propose un essai randomisé multi site (Marseille, Lille, Toulouse, Paris), ayant pour objectif d’évaluer l’efficience d’une intervention originale comparativement aux offres habituelles, tant sociale que sanitaire, pour une population cible particulière ; des personnes vivant depuis longtemps dans la rue et ayant une schizophrénie ou un trouble bipolaire.

 

Ce modèle d’intervention expérimental est original pour trois raisons :

 

 

  • Par sa méthodologie : c’est la première fois en France qu’une expérimentation médico-sociale est évaluée sous la forme d’un essai randomisé (qui plus est avec un volet économique mesurant le coût/efficacité et un volet qualitatif socio-politique important)
  • Par son modèle social d’intervention : l’intervention part du principe que les personnes peuvent accéder directement depuis la rue à un logement ordinaire, et sans obligation ni de suivre un traitement ni d’être dans une démarche d’arrêter les consommations de substances psycho-actives.
  • Par son modèle d’intervention psychiatrique : le modèle d’intervention mixte de deux approches inconnues en France, une approche dite « assertive community treatment » qui propose un suivi intensif dans la communauté avec une équipe pluridisciplinaire, et une approche dite « recovery oriented » qui se focalise sur les compétences des personnes et leurs capacités à faire les bons choix (empowerment et démocratie sanitaire).

 

 

Premiers résultats

 

Débuté en aout 2011 ce programme a aujourd’hui fait la preuve de sa faisabilité.

 

Plus de 700 personnes participent à l’essai randomisé dont la moitié, soit environ 350 bénéficiant d’un logement et d’un accompagnement intensif.

 

Seulement 10 % de la totalité des personnes participant à l’étude ont été perdues de vue à 12 mois, ce qui est un résultat inespéré et très bon pour ce genre d’étude, où la population étudiée est particulièrement difficile à rencontrer.

 

Les personnes participantes ont des caractéristiques sociales et sanitaires comparables dans les deux groupes (groupe bénéficiant de l’intervention et groupe bénéficiant des offres habituelles) ce qui garantie la possibilité d’une comparaison scientifiquement très riche d’enseignement. 

 

Une première analyse de l’efficacité du programme montre que les personnes ont une meilleure qualité de vie et un meilleur rétablissement à peine 12 mois après le début de leur participation au programme, et cela comparativement avec le groupe bénéficiant des offres habituelles.

 

Un autre résultat important pour les décideurs politiques est que les personnes bénéficiant du programme utilisent beaucoup moins l’hôpital que les personnes en offres habituelles, et cela dès 12 mois.

 

Un dernier résultat important est celui concernant l’analyse socio-politique qui montre une appropriation progressive de la philosophie et des valeurs spécifiques du programme par un nombre d’acteurs de plus en plus important .

 

Pour plus d'information vous pouvez déjà télécharger le rapport publique synthétisant le travail des chercheurs de sciences humaines (sociologues, anthropologues, politistes) en pièce jointe :

 

 

Vous pouvez aussi allez voir les résultat de l'études canadienne ( la methode est largement la même que l'étude française): 

http://www.mentalhealthcommission.ca/English/document/24376/national-homechez-soi-final-report.