Recherches en cours
La mise en pratique du rétablissement
L'accueil de crise
Un des problèmes majeurs que rencontre l’équipe de rue est la gestion des situations de crises depuis la rue.
Les personnes en situation de crise dite « psychotique » et ou sanitaire urgente, ne veulent souvent pas aller aux urgences psychiatriques ou somatiques.
L'ouverture du squat de la rue Curiol en 2007 a amené l'équipe à rapidement experimenter, un peu malgré elle, l'accueil de personnes en crise qui ne voulaient pas aller aux urgences .
Grâce à cette alternative, l'équipe a pu éviter un certain nombre d'hospitalisations. Elle a pu aussi organiser des hospitalisations, dans un deuxième temps, en évitant des mesures de contraintes.
Depuis 2014, l’équipe MARSS expérimente avec l'aide de l'association HAS, l’accueil dans trois appartements de crise, en situation de grande exclusion et vivant sans chez soi, dans la rue depuis longtemps.
L'équipe MARSS souhaite développer un modèle d'acceuil de crise de type "Soteria". Ce modèle a été développé initialement par Loren Mosher à San Francisco dans les années 70.
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Consultations
Dans un local en plein centre ville, l’équipe MARSS propose des consultations psychiatriques, médicales, psychologiques, sociales et de médiation par des pairs.
Le dispositif d’accueil a été pensé afin que les consultations soient possibles sans rendez-vous et donc directement, le jour même, pour des personnes en grande précarité.
Aujourd’hui, en 2015, le nombre de personnes migrantes venant consulter a augmenté considérablement.
Environ 1500 consultations ont été effectuées en 2015 (soit environ 20 % de plus qu’en 2014).
L’équipe de rue, considérée comme une « équipe mobile psychiatrie précarité », a été la première activité de l’équipe MARSS, dès 2005.
Le modèle d’intervention est inspiré à la fois d’une équipe de rue de la ville de New Haven soutenue par une équipe de recherche de Yale (Yale Program for Recovery and Community Health) et d’une approche mise en place par des acteurs de la réduction des risques à Marseille (ASUD, Bus 31/32, Médecins du Monde et Tipi)
C’est à partir de cette expérience de travail de rue que MARSS a développé d’autres activités.
Le travail de rue permet aux intervenants d’identifier et d'avoir des contacts avec les personnes vivant dans la rue qui nécessitent un accompagnement et des soins psychiatriques.
L’équipe intervient à plusieurs niveaux : d’abord pour orienter, ensuite pour soutenir des partenaires qui rencontrent des situations complexes et enfin et surtout dans le suivi direct des personnes.
Les approches et la philosophie de l’équipe de rue peuvent être résumées en trois points :
• Conception positive de la santé, approche médico-psycho-sociale et environnementale
• Psychiatrie orientée « rétablissement », respectant le choix de la personne
• Approche par la réduction des risques et des dommages
Chaque jour, du lundi au vendredi, au moins un binôme, principalement un professionnel de santé, un travailleur social ou un médiateur de santé, part dans la rue à la rencontre de son public.
Ce travail de rue est aussi appelé maraude ou « aller vers ».
Les équipes sont co
mposées de deux à trois intervenants.
Elles se constituent en fonction des besoins d’accompagnement et des affinités entre les intervenants.
Le travail de rue se localise essentiellement sur les arrondissements du centre-ville.
Les tournées de rue sont ciblées, parfois sur signalements des partenaires, ou bien exploratoires.
Les tournées de rue exploratoires sont organisées sur un territoire établi au préalable et dont l’objectif est de prendre contact avec toutes les personnes rencontrées lors du travail de rue (anciens et nouveaux contacts).
Quant aux tournées ciblées, elles sont organisées pour un ou des contacts précis.
L'équipe travaille avec de nombreuses autres équipes et intervenants dans un réseau qu'elle anime avec d'autres.
Accés à un « chez soi »
L’équipe MARSS, qui a débuté son travail dans la rue c’est très rapidement rendue compte que le principal problème des personnes de la rue était l’accés à un chez soi (alors que l’Etat ne favorisait qu’une mise à l’abri ).
Elle a donc participé à l’ouverture d’un squat début 2007.
Ce squat dit thérapeutique ne suffisant pas, l’équipe MARSS a poussé l’Etat à mettre en place une expérimentation « un chez soi d‘abord » en 2011.
En 2015, l’équipe MARSS participe à la création d’un collectif de personnes de la rue, qui se propose de faire le lien avec les petits propriétaires privés (diplomés de la rue).
Elle participe également la même année à la réquisition d’un bâtiment dans le centre ville pour des personnes migrantes avec des problèmes de santé.
Budget
Le budget global alloué par l'Etat via l'ARS à l'AP-HM à l'UF 4816 (équipe salariés MARSS) est d'environ 918 000 euros et cela depuis 2011.
C'est un financement pérenne alloué sur volonté de la ministre de la santé en 2010 afin de développer un programme expérimental de santé communautaire.
A cela s'ajoute un financement ciblé alloué dans le cadre du programme expérimental médiateur de santé CCOMS qui finance deux postes à temps plein de médiateurs de santé.
Par ailleurs l'équipe répond à des appels d'offres sur le volet recherche.
Enfin l'équipe développe des projets qui obtiennent leur propre financement. Le programme Un Chez soi d'Abord et le Marabout sont deux exemples de programmes qui sont aujourd'hui portés par d'autres structures que MARSS.
Le programme quartier Nord, qui a un budget sur 3 ans d'environ 300 000 euros/an est porté par l'équipe MARSS.