Recherches en cours
La mise en pratique du rétablissement
Notre réseau
La rue
L’équipe MARSS a pour activité quotidienne un travail de proximité, dans la rue, au ras du bitume avec des personnes dites sans-abri de longue durée vivant avec une ou des maladies psychiatriques sévères.
Le réseau de l’équipe MARSS est donc constitué en partie de personnes vivant dans la rue depuis longtemps et des personnes qui les aident.
MARSS s'inscrit dans le réseau des personnes participant à l'ouverture de squats et de réquisitions de bâtiments qui le font avec pour unique objectif de permettre à des personnes vivant à la rue d'accéder à un chez soi, particulièrement quand elles vivent avec une maladie chronique invalidante.
La psychiatrie
L’équipe MARSS accompagne des personnes vers la psychiatrie afin qu’elles accèdent à des soins auxquelles elles puissent participer et ou elles sont censés avoir le pouvoir de décider.
Le réseau de l’équipe MARSS est donc aussi constitué de personnes utilisatrices de services psychiatriques, notamment celles qui souhaitent s'engager dans un mouvement de transformation du système de soin psychiatrique.
Plus particulièrement, MARSS s'engage dans sa pratique vers une recherche de diminution importante des soins sous contraintes, et un changement ici et maintenant des pratiques de mise en chambre d'isolement, de contention, et plus généralement d'enfermement.
Les addictions
Les personnes avec qui travaille l'équipe MARSS utilisent souvent de façon inadaptée des substances psychoactives légales (alcool principalement, mais aussi tabac et médicaments psychotropes comme le Subutex, la Ritaline, l'Artane et les Benzodiazépines) et illégales (cannabis, cocaïne, héroïne, autres).
Ces consommations non maîtrisées les amènent à avoir des comportements inhabituels et entrainant des troubles du jugement parfois très importants qui majorent leur situation d'exclusion.
L'équipe MARSS essaye d'avoir une approche pragmatique de ces questions du mauvais usage des drogues, et s'oppose clairement à la politique actuelle, menée depuis plus de 40 ans par les Etats-Unis et la France, dite de « guerre contre les drogues ».
Le réseau de l'équipe MARSS est donc composé aussi de personnes ayant expérimenté des problèmes de dépendances ou d'abus, comme de personnes luttant contre les politiques actuelles concernant les drogues.
MARSS pratique la réduction des risques et s'inscrit dans les réseaux qui souhaitent la dépénalisation immédiate de toutes les consommations, et la mise en place d'expérimentation de contrôle par l'Etat de délivrance de drogues illégales pour les personnes dépendantes.
Le rétablissement
MARSS a été la première équipe de soins, dès 2005, à vouloir mettre en place une approche basée sur le rétablissement en France.
Les seules personne à l’époque qui avait un projet similaire (concret) était Tim Greacen et Emmanuelle Jouet , à Paris.
MARSS a eu rapidement la volonté de faire connaître et d’expliquer les enjeux du rétablissement en France.
Elle a été la première équipe à recruter et salarier des travailleurs pairs, dès 2007.
Dix ans après, la question du rétablissement a émergé dans le champ de la psychiatrie et aussi dans le champ du médico-social.
De nombreuses équipes cherchent à mettre concrètement en place des pratiques orientées autour du rétablissement.
Des articles tant scientifiques que journalistiques ont été publiés en France.
Au Niveau international, MARSS est inscrite dans le réseau INTAR (International Network Toward Alternative for Recovery) depuis 2013.
La recherche
MARSS est née d’une rencontre avec une équipe de recherche américaine, Yale program for Recovery and Community Health.
Aujourd’hui elle collabore toujours avec cette équipe dirigé par Larry Davidson et Michael Rowe.
MARSS est une équipe qui a cherché à évaluer ses pratiques dès le départ.
En se rapprochant du laboratoire de santé publique de la faculté, en 2009, l’équipe MARSS a pu mettre en place un essai randomisé multi site, « le programme un chez soi d’abord », grâce à la volonté des Pr Pascal Auquier et Christophe Lançon.
MARSS travaille avec l’équipe de recherche canadienne « At home/chez soi » depuis 2010.
Nous avons travaillé depuis le départ avec les chercheuses Anne Coppel et Anne Lovell sur différents projets ainsi qu’avec le chercheur Ali Benreskala.
Nous avons travaillé avec l’équipe du CNRS de Norbert Elias de 2010 a 2012 et succinctement avec l’équipe du CNRS du Cermes en 2014.
Aujourd’hui nous collaborons à un programme de recherche appelé CONTRAST financé par l’ANR.
Nos racines
Yale Programm for Recovery and Community Health
C’est suite a une expérience d’un an dans cette équipe que l’idée de la création d’une équipe de psychiatrie de rue, avec des travailleurs pairs, a été imaginée.
Médecins du Monde
C’est au sein de Médecins du Monde Marseille que l’équipe MARSS est née.
Médecins du Monde a apporté son savoir-faire, non seulement en ingénierie de projet, mais également en lobbying et cela dès 2005.
ASUD, Le Bus Méthadone, Médecins du Monde, le TIPI
Dès 2005, l’embryon d’équipe MARSS c’est rapproché des équipes de santé communautaire effectuant un travail de proximité et d’aller vers les personnes de la rue.
MARSS a participé a des tournées de rue commune avec ASUD et plus particulièrement les travailleurs pairs Nasser Tachougaft (+), Mathieu Rabouin et Joachim Levy.
Elle est intervenue ponctuellement sur le Bus et au Tipi, et des échanges réguliers ont permis à l’équipe MARSS d’apprendre de ses acteurs de la santé communautaire, ce que "faire communauté" veut dire en pratique.
Nicole Ducros, fondatrice du TIPi a transmis à l'équipe MARSS son énergie et sa créativité ainsi que l'importance de rester joyeux et festif dans notre prositionnement professionnel .
L’AP-HM
C’est grâce à l’hôpital publique que MARSS a pu s’autonomiser et avoir une place au sein de l’institution psychiatrique.
Le Pr Jean Naudin a accueilli cette expérimentation dans son service avec curiosité et bienveillance dès 2006.
Les Nomades Célestes
Créé en 2006, cette association d’auto-support pour des personnes de la rue qui expérimentent la psychiatrie a participé à la réflexion globale de MARSS sur les enjeux lié à l’implication et la participation des personnes directement concernées quand elles se retrouvent dans des situations de précarité.
Le Marabout du 46
Créé lors de l’ouverture du premier squat auquel a participé activement MARSS, en 2007, cette association a porté la première action concrète de désobéissance civile qui a porté ses fruits.
Le Marabout du 46 développe des projets essayant de répondre ici et maintenant à l’accès à un logement autonome pour des personnes à la rue avec des problèmes de santé.
Aujourd’hui elle accompagne concrètement à la gestion d’un autre lieu et aide les personnes en situation sanitaire difficile.
Nos partenaires de terrain à Marseille
ACCES
Association de santé communautaire Marseillaise construite par deux acteurs de la réduction des risques formé en Angletterre, Eric Schneider et Jacky Harris.
Cette association a été la première association à former l'équipe MARSS entre 2007 et 2010 sur la le counseling, la reduction des risques et la santé communautaire.
Eric Schneider a aussi été le premier superviseru de cette équipe pendant 2 ans.
Cette association a ausi développé entre autre le premier programme de preventiondu VIH dans le language des signes.
HAS
Habitat Alternatif Social (et son directeur Eric Kerimel) été sollicité par la Mairie en 2008 pour jouer le rôle d’association porteuse et légitime pour accompagner le squat du 46 rue Curiol dans un processus de légalisation.
Ce processus a abouti en Octobre 2008.
MARSS a entamé alors avec HAS un travail de collaboration étroite sur les questions de logement et de santé.
Une étude pilote sur la faisabilité du programme Un Chez soi d’Abord, qui consiste à un accès direct depuis la rue, a été expérimenté grâce à cette collaboration en 2010.
Cette étude Pilote a participé de convaincre l’Etat de la faisabilité de ce programme en France.
La boutique solidarité
Lieu d’accueil de jour, la boutique accueil plus de 300 personnes tous les jours.
La Boutique, grâce à la volonté de Jo Ponsot et de son équipe, composé pour grande partie de bénévoles des personnes venant de la rue, propose un accueil inconditionnel d’une qualité exceptionnelle.
Un partenariat a été mis en place depuis 2011, ou chaque jeudi, un membre de l’équipe MARSS participe à cet accueil inconditionnel.
Nouvelle Aube
Jeune association issue du monde de l’auto-support qui travail en support aux squats précaires.
De par son travail de proximité, elle apporte de l’aide à certaines personnes que l’équipe MARSS accompagne.
Jo levy, l'un des créateurs de cette associaiton, fait parti des personnes formée au travail de proximité par le travailleur pair Nacer tachougaff (ASUD).
L’ADJ Marceau
L’Accueil de jour Marceau a développé, outre un accueil de jour, une petite équipe mobile, qui signale un certain nombre de situations de crise ou MARSS va pour prendre contact avec la personne et évaluer avec elle si un travail est souhaité et possible.
L’équipe MARSS travail de façon régulière avec les foyers pour personnes de la rue, Jeanne Panier L’Armée du Salut, et Forbin.
L’équipe MARSS a co-écrit le projet de maison relais ciblé handicap psychique géré par l’Armée du salut en 2010.
L’équipe MARSS travaille en collaboration avec l’UHU sur un projet d’étude épidémiologique prévu en 2016.
Partenaires sanitaires
Les 3 hôpitaux psychiatriques de Marseille (Valvert, Edouard-Toulouse et l'AP-HM)
L'équipe MARSS a 5 lits intersectoriels dans l'unité du secteur du Pr Naudin, ou elle peut hospitaliser des personnes avec des profils complexes et difficiles.
Cette unité d'hospitalisation s'est spécialisée sur de l'accueil bas seuil d'exigence et a développé un « haut seuil » de compétences avec ses personnes.
L'équipe MARSS est la seule équipe sanitaire travaillant de façon régulière dans la rue de Marseille où vivent plusieurs milliers de personnes ayant des troubles psychiatriques sévères, mais aussi d'autres maladies chroniques.
Protox
Le Sce du Pr lançon a été le premier service universitaire de psychiatrie en France de délivrance de la methadone dans les années 90.
Cette équipe est aujourd'hui très expérimenté et acceuil des personnes ayant des problèmes d'addictions sévères et souvent des comorbidités psychiatriques.
Anpaa
Nous travaillons en étroite collaboration depuis 2015 avec le Dr Dirk Putzschel sur les questions d'accés à la méditation comme thérapie dans les addictions et la prevention de la dépression.
PASS Rimbaud de l’AP-Hm
Diriigé par le Dr Grassineau, cette PASS est aujourd'hui un partenaire essentield e l'équipe MARSS pour ce qui concerne l'accés aux soins somatiques des personnes étrangères et/ou etant en rupture d'affiliation à la sécrutié sociale.
Dees echanges d'internes se font entre les deux services.
Une réflexion est en cours sur la place de la lutte contre les inégalités de santé au sein de l'AP-HM.
Lits Halte Soins Santé Jeanne Panier et Fontainieu
Sleep'In
Nos partenaires de partage d’expériences
Yale Programme for Recovery and Community Health
CCOMS de Lille
Equipe de recherche de Maison Blanche
CASA Avignon
Runaway House de Berlin
REV (Réseau des Entendeurs de Voix)
Document en cours de réalisation
En quelques mots
MARSS (Mouvement et Action pour le Rétablissement Social et Sanitaire) est aujourd'hui à la fois une équipe de l'AP-HM composée d'une quinzaine de salariés et un mouvement qui comprend de nombreux citoyens volontaires qui participent à différentes actions ayant toutes pour objectif plus de justice sociale.
MARSS est né en 2005 d'une rencontre entre deux pratiques : celle de la psychiatrie communautaire de rue, développée aux Etat-Unis dans le cadre d'un projet de recherche rattaché à l'université de Yale, et celle de la réduction des risques à Marseille, dans la rue également, mis en place par Médecins du Monde, une ONG médicale française.
MARSS développe depuis sa création différents projets expérimentaux dans différents domaines, ayant tous pour objectif de reduire les inégalités et les injustices.
L'équipe a participé à l'ouverture un squat en 2007,dans la rue curiol, rue de Marseille à la sociologie trés particulière .
Ce lieu est devenu un lieu de vie commuanitaire, puis a convaincu l'etat de mettre en place un programme de rechercche évaluative « un chez soi d'abord » qui a débuté en 2011.
En 2015 MARSS a participé à l'ouverture de plusieurs squats, dont celui de la rue socrate et et travail étroitement avec l'association le Marabout du 46.
MARSS a également développé des programmes d'auto-support par les pairs à l'hôpital et en ville (groupe d'entendeurs de voix, groupe prarano) et d'accompagnement à la maîtrise des moments de crise.
MARSS a initié avec des partenaires, un programme d'inclusion professionnelle en milieu ordinaire et a créé le premier diplôme universitaire autour du rétablissement.
MARSS possède en son sein des chercheurs qui sont en lien direct avec les intervenants, et qui sont, pour certains, eux-même intervenants.
Cette équipe de recherche au sein de MARSS possède entre autres des compétences d'ingénierie de projet et d'évaluation.
Naissance du programme « Un chez-soi d’abord »
Les personnes sans-abri rencontrées par l’équipe MARSS dans la rue n’ont cessé de répéter qu’elles avaient d’abord besoin d’un logement avant de soins.
L’ouverture d’un squat, faute de financement, en 2007, a permis à l’équipe de commencer à répondre à cette demande insistante.
En 2008, la ministre de la santé visite ce squat et commande un rapport à un des membres de l’équipe MARSS, sur la santé de personnes sans chez soi.
Ce rapport, remis début 2010, insiste sur la nécessité de mettre en place un programme expérimental testant l’accès à un chez soi directement depuis la rue et non conditionné par l’acceptation d’un suivi thérapeutique.
La ministre de la santé avec le ministre du logement décident de financer cette expérimentation.
Fin 2011 le programme débute sur 3 villes.
En Mars 2014, plus de 700 personnes sont inclues.
Les premières analyses intermédiaires ont été produites fin 2014 et ont montré des résultats trés encourageants avec une reduction significative de la durée moyenne d'hospitalisation et une amélioration de la qualité de la vie.
Histoire du projet de recherche participatif : une folle histoire de fou
Durant l’été 2013 un meurtre violent d’un jeune étudiant est commis dans une rue passante du centre-ville de Marseille.
Une personne avec une étiquette de schizophrénie, prénommé Mohamed, d’origine maghrébine, et qualifiée de SDF, est arrêtée le lendemain et désignée par la police comme le suspect numéro un.
Un emballement médiatico-politique s’en suit.
Des propos racistes fleurissent sur la porte d’une maison d’accueil ou il vit depuis plusieurs années.
Dans des blogs d’extrême droite des propos haineux et vengeurs sont proférés.
Mohamed va être enfermé en hôpital psychiatrique pendant plus de 2 mois.
Il sera ensuite reconnu innocent.
Suite à cet emballement, des chercheurs du programme MARSS ont décidé de retracer les différents points de vue des acteurs et témoins directs de cet événement et de ses conséquences.
Un chercheur indépendant, Ali Benreskala, sociologue autodidacte a été sollicité pour cette mission spécifique.
A travers un dispositif original, le musée nomades, un conteneur est posé dans la ville pendant 1 semaine, à 4 endroits importants de cette histoire.
Durant cette semaine, autour d'un café, de photos, des textes et témoigange reccueillis auprés des passants l'équipe recupére ainsi de données "au hasard des rencontres".
Des entretiens individuels, des focus groupes et des dispositifs de restitutions réguliers regroupant une pluralité d’acteurs ont permis d’enrichir les résultats de cette étude.
Cette équipe a ainsi essayer de retracer la construction sociale de cette rumeurs qui a aboutit à la mise en accusation d’un innocent.
Pour pouvoir partager leurs résultats et aussi pour recueillir d’autres informations, ils ont décidé de faire appel à différents artistes qui ont proposé différents dispositifs.
Une manifestation de 4 jours en mars 2015, à la cité des arts de la rue, avec le soutien de nombreux acteurs impliqués, a permis de restituer une première étape importante de ce travail.
Un livre a été écrit par Ali Benreskala, "La folle histoire de fou" (sans "s" car à marseille, ils se perdent dans les rues étroites).
Un site web a été créee qui permet d'accéder à quelques moments filmés (lafollehistoiredefous.com).
Une nouvelle manifestation de 3 jours a été organisé en 2016.
(Michel Rowe, sociologue, co-directeur de léquipe de recherche Yale Program for Recovery and Communty Health)
Histoire de l’équipe de recherche au sein du programme MARSS
Le programme MARSS est lié à la recherche de par sa double origine, la pratique du rétablissement d’une part, et la pratique de réduction des risques d’autre part.
En effet ses deux pratiques, doivent une bonne partie de leur reconnaissance et leur essaimage dans différents pays du fait d'une démarche de mise en valeur scientifique de leur pertinence/efficacité.
Le programme MARSS s’est défini dès le départ comme une expérimentation et a donc développé un certain nombre de démarches évaluatives.
D’autres recherches comme celle sur l’étude rétrospective sur la mortalité des personnes de la rue à Marseille, ou l’essai randomisé multi-site « un chez soi d’abord » ont permis d’élargir le champ d’activité de cette équipe.
Aujourd’hui composé de 5 salariés et d'etudiants, cette équipe a pour premier objectif de produire des données aidant le programme MARSS et des programmes similaires a améliorer leurs activités existantes et de développer d’autres offres reconnues comme les plus pertinentes.
Elle intègre dans sa compostion des personnes qui sont "passé par là", c'est à dire qui ont connu la psychiatrie et/ou la rue et/ou des problèmes d'addictions.
Un autre objectif important de cette équipe et de produire des données aidant les décideurs politiques.